23 décembre 2022

MERCI LAUSANNE

Le Béjart Ballet Lausanne fait un retour triomphal au Théâtre de Beaulieu

Du 16 au 22 décembre, Wien Wien, nur du Allein, chorégraphie de Maurice Béjart dansée pour la première fois par la compagnie de Gil Roman, a réuni 8’500 spectateurs sur les 8’760 places mises en vente. Six soirs durant, la mise en scène et l’interprétation de ce ballet, révélant toutes les facettes de son auteur décédé il y a 15 ans, ont été accueillis par les ovations d’un public aussi curieux que chaleureux…

 

L’attente impérieuse du public aura été récompensée à en juger par ses ovations chaleureuses qui ont salué les six performances des 40 danseuses et danseurs du Béjart Ballet Lausanne. Du 16 au 22 décembre, la compagnie de Gil Roman a réuni 8’500 spectateurs dans un Théâtre de Beaulieu tout beau, tout neuf… sur les 8’760 places mises en vente (soit 97% d’occupation). C’est dire le succès populaire de cette compagnie créée il y a 35 ans dans la capitale vaudoise, et la confiance aveugle accordée à son directeur artistique qui proposait là un programme de Maurice Béjart si peu connu et oublié des historiens de la danse : Wien, Wien, nur du Allein. Une pièce sombre jamais dansée par le BBL, un ballet aux fulgurations saisissantes, aux émois bouleversants : une œuvre révélant tout des mystères du chorégraphe décédé il y a 15 ans, « de ses évidences, de ses fulgurances, de ses récurrences, de son style, quand bien même il prétendait ne point en avoir » (24 heures du 18 décembre).

Ce retour du Béjart Ballet Lausanne à Beaulieu après trois ans de fermeture restera dans les annales
de la compagnie. Pour le formidable succès public on l’a dit, mais aussi pour son bilan artistique. « Sous couvert d’un huis clos marqué par une menace latente et la perspective de la fin d’un monde, c’est en vérité une grande fête de la danse qui est célébrée par une compagnie particulièrement en verve », poursuit le critique Jean Pierre Pastori dans les colonnes du quotidien lausannois.

Solos, duos, pas de quatre, ensembles… tout le vocabulaire de Maurice Béjart, inclus la folle richesse de ses choix musicaux réunis à l’enseigne de l’École de Vienne, – du plus populaire et sacré, au contemporain le plus pointu ­- se trouve ici concentré, sublimé par des interprètes au meilleur de leur forme. À l’affiche de la première distribution, Solène Burel et Oscar Chacón ont fait forte impression dans les rôles créés il y a 40 ans par deux danseurs d’exception à l’enseigne du Ballet du XXe Siècle : Marcia Haydée et Jorge Donn, pas moins. Il y a l’excellence de l’interprétation (avec une mention à Mari Ohashi et Valerija Frank), mais aussi la qualité remarquable, la maîtrise de la reconstitution de l’art Béjartien qu’a atteint Gil Roman…. sans oublier les costumes magnifiés par Henri Davila.

Le rideau baissé, la compagnie s’accorde deux semaines de pause avant de reprendre le chemin de son studio, et des théâtres qui l’attendent : le 9 février à Düdingen, les 11 et 12 mars à Terrassa (Espagne), du 24 au 26 mars à Genève, du 31 mars au 2 avril à Cossonay, le 3 mai à Montreux, du 10 au 17 mai à Milan, du 25 au 27 mai à Anvers et du 16 au 21 juin à Beaulieu. Pour cette nouvelle série du BBL à Lausanne, Gil Roman confie sa troupe à Yuka Oishi qui lui avait proposé 空Ku en 2018. Du 16 au 21 juin, la chorégraphe japonaise présentera L’autre chant de la danse, une création inspirée par sa lecture du livre éponyme de Maurice Béjart réglée sur la Symphonie n° 3 de Mahler. « Ma rencontre avec cet ouvrage m’a permis de danser avec ses rêves et son imagination », confie-t-elle, pleine de promesses…

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