L’artiste française Stéphanie Barba esquisse comme elle respire, actrice au milieu de la compagnie. Comme eux, elle entraîne la spontanéité, répond instinctivement au rythme, exerce la souplesse du geste, révèle l’essence de l’instantané. Comme eux, elle incarne le rythme de la vie, ses turbulences, ses élasticités, ses dissonances, ses harmonies. Stéphanie Barba danse, comme eux ! Autodidacte, son crayon tout entier vibre avec les inflexions musicales. Il danse comme ceux qu’elle a suivis dans le mouvement : Maïa Plissetskaïa, Maurice Béjart, Roland Petit, Cyril Atanassoff, Gil Roman, Kyra Kharkevitch, Sylvie Guillem… Pourtant, elle n’a jamais chaussé de pointes, jamais subi la loi de la barre, jamais flirté avec l’air. Sa passion de dessinatrice ne vient pas de la danse, mais du hasard d’une porte qui s’est ouverte un jour. Celle du Bolchoï. Depuis, la baroudeuse française n’a cessé de se laisser surprendre, d’être le témoin du trait d’union entre les arts. « Je ne regarde pas ce que je fais, je suis le danseur dans son intention. Il tournoie, je tournoie. Il chute, je chute. Il est en supplication ou jubilatoire, mon crayon le devient aussi. Tout va très vite, je n’ai pas le temps d’intellectualiser. » Aspirée par la plénitude des salles de spectacle depuis les années 80, Stéphanie Barba y dessine comme on se recueille. Dans sa bulle.
Florence Millioud-Henriques (24 heures)
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