Ce poème, extrait des Rückert-Lieder, qui est aussi le premier chant du ballet, peut servir d’argument pour dépeindre la solitude du poète qui se voit déjà mort au monde.
JE SUIS DEVENU ETRANGER AU MONDE
Je suis devenu étranger à ce monde
Qui m’a fait jadis gaspiller tant d’heures;
Il n’a plus entendu parler de moi depuis si longtemps
Qu’il peut, il est vrai, me croire mort à présent.
Peu m’importe, après tout,
Qu’il me croit disparu.
Je ne puis même pas le contredire
Car il est vrai que je suis mort au monde.
J’ai renoncé à cette vaine agitation
Et vis en paix en un lieu tranquille.
Je reste seul dans mon paradis,
Dans mon amour, dans mes chants.
Friedrich Rückert
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